Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

jeudi 18 juillet 2013


Entre l’agriculture ultra raisonnée et l’agriculture bio
Chez Fabrice Lallement à Liéhon

Le 19 juin 2013, une douzaine d’agriculteurs s’était donné rendez vous près de l’aéroport régional de Lorraine ; pas pour regarder les avions mais pour profiter de l’expérience, voire de l’expérimentation que mène Fabrice Lallement sur son exploitation.

Ses objectifs sont clairs : plus de phytosanitaires pulvérisés sur l’exploitation, de la paille pour les vaches allaitantes et un système de culture pour être autonome en matériel de semis et de récolte. Fabrice étant seul sur son exploitation, il faut également penser à gérer le temps de travail au plus juste.
Compte tenu de ses objectifs, il a mis en place depuis 3 ans une rotation blé hiver/blé hiver/orge de printemps. Dans cette rotation, on s’autorise à utiliser une centaine d’unités d’azote et à traiter les semences. Pas possible dés lors de pouvoir prétendre au label bio. Mais l’agriculteur n’en a cure il aime trop sa liberté. La lourdeur de la réglementation et de la labellisation AB, ce n’est pas pour lui !

 
 




Pour palier à la suppression des phytosanitaires et plus spécialement des herbicides, Monsieur Lallement utilise 3 leviers agronomiques : le retard de date de semis, le travail du sol superficiel en interculture et surtout l’utilisation de matériel de désherbage mécanique herse étrille et houe rotative.



La surprise a été réelle lors de la visite, les vulpins, matricaires et autres pensées sont encore visibles mais très largement maîtrisés. Il faut dire que Fabrice ne lésine pas sur le nombre de passages. Malgré une météo peu favorable, il est intervenu 3 fois dans l’orge de printemps. Et certains blés, ont vu passer une fois la houe et quatre fois la herse étrille, avec un dernier passage le 02 juin, bluffant !
Les questions ont fusé sur la rotation, le réglage des outils, la dose d’azote, la gestion des maladies, des ravageurs, les motivations de l’agriculteur et bien sûr la viabilité économique.




La réflexion d’un des participants peut raisonner comme une conclusion à la visite de ce système si particulier : « Au moins, maintenant on a vu que sans phytosanitaires, il y a des possibilités ! »

Claude Rettel - CDA 57

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