Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

mercredi 26 juin 2013

Moins d’intrants dans le ruisseau des Ossons, ça vous botte ?

Cela fait plus de 3 ans qu'on vous parle des dispositifs épuratoires mis en place à titre expérimental sur le bassin de la Seille.
Mais quels sont les résultats sur le site de Jallaucourt (botte de paille sortie de drain) ?
 
Volet azote :
Sur 38 prélèvements analysés, aucun échantillon présente des teneurs en azote supérieures à la norme de potabilité de 50 mg/l (norme "repère" étant donné que l'eau de la Seille n'est pas consommée).
Si l’on regarde le graphique, l’efficacité en période froide, d’octobre à début mars apparaît comme quasi nul alors qu’elle ne cesse de croître de début mars à fin juin, période chaude. La température et la durée de séjour de l’eau dans le dispositif (plus le débit de drainage est faible plus l’efficacité est forte) sont des facteurs qui influencent les résultats. Mais ce ne sont pas les seuls !




Volet phyto :
Sur 39 prélèvements, 9 analyses dépassent la norme de potabilité de 0.1 µg/L (comme pour l'azote, c'est une norme "repère").
Quelles sont les molécules mises en cause ? Le glyphosate, l'AMPA (molécule de dégradation du glyphosate), le propyzamide, le boscalide et le nicosulfuron.
 
Concernant l’efficacité de ce dispositif vis-à-vis des phytosanitaires, trois périodes de fonctionnement se distinguent :
- Période d’octobre à fin janvier : Les concentrations en phytosanitaires baissent entre l’entrée et la sortie. Le dispositif permet de limiter l’intensité du 1er pic de phytosanitaires lié au début de la période de drainage, souvent chargé en matières actives.
- Période de fin janvier à début mai où le fonctionnement du dispositif parait limité.
- Période de mai à fin juin où le site semble « relarguer » des phytosanitaires. Les concentrations sont supérieures en sortie, probablement dues à la dégradation de la botte de paille en condition chaude et humide.
On suppose qu'elle libère des molécules qui s'étaient fixées à la paille. Le débordement du cours d’eau en juin 2012 suite à de fortes pluies a pu aussi amener des matières actives « étrangères » à la parcelle étudiée.
Les conditions climatiques jouent un rôle important sur les variations d’efficacité du dispositif, ce qui rend l’interprétation délicate. Pour la prochaine campagne, les prélèvements seront poursuivis afin de pouvoir confirmer les hypothèses émises à ce jour.
Affaire à suivre !!!
 
Anaïs DUDAS - CDA 57

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