Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

vendredi 19 septembre 2014


La reconquête de la qualité des eaux de captages (suite)


Dans la continuité du précédent article du 10 septembre, zoom aujourd’hui sur une pratique de désherbage économe en herbicides appliquée sur les captages des sources du Grand Sart et des puits de LOISY.
 
Cette campagne, Olivier FRANIATTE, du GAEC SAINTE GENEVIEVE de LOISY, a souhaité mettre en place sur tous ses colzas la technique de désherbage suivante : associer chimie réduite au désherbage mécanique. Pourquoi ?
- Sa ferme est une ferme ECOPHYTO : depuis plusieurs années maintenant une baisse d’utilisation des phytosanitaires est enclenchée.

- Il a suivi une formation sur le désherbage mécanique. Les résultats satisfaisants des expérimentations réalisées jusqu’à présent et les échanges avec d’autres agriculteurs pratiquant cette technique sur leur exploitation l’ont convaincu à se lancer cette année.

- Une herse étrille et une bineuse ont été achetées au printemps 2014 avec l’appui financier de la commune de LOISY, de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse et du FEADER. Elles sont à disposition des agriculteurs du captage afin de limiter la pression phytosanitaire de la zone et améliorer la qualité de l’eau.
- Suite à plusieurs teneurs excessives  de dimétachlore dans l’eau de prélèvement, cette molécule a été interdite en périmètre rapproché et doit être évitée ou limitée dans le reste du zonage d’où la réflexion nouvelle de l’agriculteur sur sa pratique de désherbage.


Ce seront donc 23 hectares de son exploitation qui seront hersés (1 ou 2 fois). Un produit de pré-semis a été appliqué afin de renforcer le désherbage sur les vulpins, les géraniums, les véroniques… Ensuite, 2 passages de chimie à doses réduites ont été appliqués à 8 jours d’intervalle sur adventices pointantes dans le but de les affaiblir en attendant que le colza soit assez développé (5-6 feuilles) pour pouvoir passer la herse étrille. 



Ce lundi 15 septembre, tous les agriculteurs de la zone de captage ont été invités à venir voir la démonstration. Ils ont pu constater avec intérêt  la résistance du colza aux dents de la herse (très peu de pertes de pieds) pour une agressivité assez forte permettant de mettre en surface les adventices.
Adventices déracinées et mises en surface






Des économies en herbicides (0,5 IFT et 30 €/ha en moins minimum par rapport à un désherbage classique), en régulateur d’automne (la herse fera l’effet régulateur en découpant les grosses feuilles) et en insecticide contre les altises (souvent le colza est plus vigoureux dans ce système car il ne subit pas la phytotoxicité des désherbants de pré-levée à dose classique).

A gauche : colza hersé / A droite : colza non hersé




 
Cette technique s’inscrit dans un système global de cultures diversifiées, à rotation longue permettant d’avoir des parcelles à faible salissement de départ. C’est de la protection intégrée.




Amélie BOULANGER - CDA54

Dominique LABAYE - Mission Eau de la commune de LOISY


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