Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

mercredi 2 novembre 2016



Une nouvelle culture : les blés précédent paille

Suite à la sécheresse de fin d’été, beaucoup d’agriculteurs n’ont pas semé toutes les surfaces prévues en colza d’hiver ou se trouvent en phase d’échec pour les levées et le maintien de parcelles de colza. Face à cette situation et dans l’urgence, des exploitants ont décidé de shunter la tête de rotation et de remplacer le colza par une céréale d’automne.
C’est une réponse minimaliste...
Les agriculteurs ont certes joué la sécurité de l’implantation d’automne mais vont se retrouver face à une absence de tête de rotation à l’automne 2017.
1- Les blés de blé disposent d’un potentiel de rendement inférieur aux blés précédent colza (en moyenne de 8q/ha),
2- L’itinéraire technique est plus coûteux :
          - Le choix de la variété doit être adapté : Boregar, Syllon, Advisor semblent être les variétés les mieux adaptées,
          - Les semences doivent être traitées avec une protection contre le piétin échaudage,
         - La fumure PK se raisonne comme celle d’une seconde céréale et se révèle plus exigeante vis-à-vis du phosphore,
          - La dose d’azote est supérieure de 20 à 30 kg/ha à celle d’un blé précédent colza,
         - Le fractionnement de la fertilisation azotée est différent car une faim d’azote se fait vite ressentir en reprise de végétation et nécessite un apport précoce, semblable à celui des orges d’hiver,
         - Ce n’est pas la culture qui solutionnera le contrôle du vulpin, bien au contraire en cas de résistance, elle amplifiera les populations résistantes. Le retard de date de semis pourra parfois limiter le développement des vulpins,
          - La protection fongicide est à adapter.

Pour les agriculteurs qui auraient remplacé le colza par une orge d’hiver( soit une orge précédent orge) , Yves Messmer d’ARVALIS - Institut du végétal ne souligne pas de contraintes particulières si ce n’est un potentiel de rendement inférieur à celui  d’une première orge. Par ailleurs, le risque de piétin échaudage se trouve limité grâce à  un semis d’octobre. Un apport d’acide phosphorique à l’implantation ou en reprise de végétation aide au renouvellement des racines et a une action directe défavorable au piétin échaudage.

Jean-François MERY - CDA 57


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