Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

mercredi 27 septembre 2017



La luzerne : un regain d’intérêt

La luzerne réapparaît dans les assolements lorrains. Les agriculteurs « Bio » considèrent déjà la luzerne comme pilier de leurs rotations. 

Quelles sont les motivations des agriculteurs « conventionnels » ?

  • En premier lieu la luzerne est un fourrage dont la production peut atteindre 12 à 14 tonnes /ha de matière sèche en 4 coupes, en laissant fleurir la plante lors de la troisième coupe : elle représente une sécurité d’approvisionnement et permet une autonomie des élevages vis-à-vis des protéines,
  • C’est une légumineuse, exploitée de 3 à 5 ans sur la même parcelle qui ne nécessite aucune fertilisation azoté,
  • Elle couvre le sol toute l’année, limite ainsi l’érosion des sols,
  • Elle reçoit peu ou pas de produits phytosanitaires, limite les IFT,
  • Elle est un symbole de la biodiversité, en fleurissant de mai à septembre, favorisant papillons, abeilles et autres compagnons,
  • C’est une plante robuste, résistante aux aléas climatiques,
  • Elle rentre dans les SIE, représente une surface équivalente de 0.7 à la condition de ne recevoir à partir de 2018 aucun produit phytosanitaire.
Les contraintes agronomiques :

  • La luzerne ne supporte pas les sols hydromorphes et compactés
  • Le pH de la parcelle doit être supérieur à 6.5 et peut imposer d’innoculer les semences,
  • C’est une plante classée selon le COMIFER comme moyennement exigeante en phosphore mais très exigeante en potasse.
  • Attention aux sols drainés où les racines de la luzerne peuvent entraîner des bouchons dans les réseaux de drainage
  • La  récolte constitue un point sensible : les pertes de feuilles, la difficulté de séchage semblent  avoir été résolues par l’emploi de faucheuses conditionneuses et la pratique de l’enrubannage
Cette année, 3 agriculteurs ont implanté de la luzerne selon 3 modes différents. Ainsi :

Olivier Risse de Delme a semé de la luzerne en mars sous couvert d’orge de printemps  en diminuant la dose de semis de l’orge de printemps (250 grains/m²), et utilisant un désherbage adapté aux 2 cultures. Le résultat : un rendement de 60 q d’orge de printemps et une culture de luzerne bien implantée avec une une fauche d’entretien en octobre.

Pierre Canteneur d’Haboudange a implanté sa luzerne début juillet, avant un passage pluvieux conséquent, sitôt la récolte de l’escourgeon effectuée, suite à un travail minimum superficiel et un passage rouleau : une luzerne bien implantée, une fauche d’entretien permettra d’éliminer des repousses indésirables. 

Xavier Lerond de Malaucourt a choisi d’implanter sa culture comme du colza le 25 août :  les contraintes sont identiques à celles du colza, un épisode sec, des pluies insuffisantes pour humecter la graine, mais malgré tout une levée satisfaisante de luzerne malgré une levée de vulpins qu’il faudra maîtriser.

La luzerne apparaît comme une plante bien adaptée aux exigences agronomiques, environnementales du moment.

Jean-François MERY - CDA 57

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