Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

lundi 23 octobre 2017




Le zéro phyto en grandes cultures, une piste d’évolution entre le bio et la protection intégrée

Contexte : Les produits phytosanitaires sont aujourd’hui sur la sellette
Quelques exemples récents :
- Dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, il est désormais interdit d’épandre  sur les surfaces d’intérêt environnementales.
- Au niveau santé humaine une liste discriminante de 600 produits commerciaux  contenant des perturbateurs endocriniens a été publiée. On y retrouve l’essentiel des  phytosanitaires utilisés dans les grandes cultures de notre bassin versant.
- Le durcissement des règles d’applications est de plus en plus draconien, de nombreux produits ont des restrictions d’emploi : ne pas appliquer sur sol artificiellement drainé, ne pas réaliser plus d’une application par an, interdit sur des sols à plus de 45% d’argile, disposer d’un dispositif végétalisé permanent de 24 m…
- Sans parler du retrait de matières actives ou du nombre d’anecdotes recensées par les agriculteurs en zone périurbaine lorsqu’ils sont interpellés par les riverains de leurs champs.

Bref, les phytos  n’ont pas le vent en poupe, c’est le moins que l’on puisse dire.
Vous allez me dire, il y a déjà le bio ! Oui, mais le bio, c’est se priver de LA ressource : l’azote,  c’est une obligation de certification,  c’est des coûts de semences, c’est beaucoup de prairies permanentes ou artificielles dans la rotation, c’est irrémédiable, c’est compliqué avec les aides compensatoires…

Donc pour quoi pas une agriculture en protection intégrée +++, les leviers dont nous parlons depuis plusieurs années sont désormais acquis, (j’ai dit acquis pas forcément mis en pratique) :

  • l’allongement des rotations,
  • les décalages de date de semis,
  • le choix des variétés,
  • le désherbage mécanique,
  • les outils d’aide à la décision, etc.

Mise en œuvre
Et lorsqu’on met ces leviers en place et que l’on se passe de phyto, qu’est-ce qu’il se passe ? Des pertes de productivité peut-être, mais en marge brute ? Comment évolue le salissement ? …
Il nous faut dès lors imaginer les ITK sans phyto, dans une succession de cultures données et fort de ce que nous a appris l’agriculture bio les dernières années.
La principale difficulté, ce sera la gestion de l’azote, c’est le premier maillon de la chaine, pour réduire la verse, les maladies et pour ne pas alimenter les adventices. L’idée qui est déjà retenu, c’est de supprimer le premier apport.
Bref de quoi tester, mesurer, évaluer, d’ailleurs si cette thématique vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter. 
Nous sommes à la recherche des parcelles de démonstration pour mettre en place « l’agriculture zéro phyto ! ».

Bonne Seille
Claude RETTEL – CDA 57

Aucun commentaire: