Travailler sur la fertilité de sols et piéger des gaz à effet de serre.
Depuis une vingtaine d’années, les Chambres d’Agriculture
de notre secteur s’intéressent de près à ce que l’on appelait le semis direct
sous couvert (SDSC). Au fils du temps, de la capitalisation des expériences et
de la reconnaissance de ces systèmes de productions par la recherche, on nomme désormais
cela l’agriculture de conservation (AC), pour son action sur la protection des
sols agricoles.
Au départ, ces techniques étaient un bon moyen de
limiter les coûts de production, en supprimant le travail du sol et la traction
qui va avec. Puis il s’est avéré que l’on pouvait en retirer d’autres bénéfices
comme la limitation de l’érosion ou, plus important pour notre balance azotée,
l’amélioration de la fertilité des sols.
C’est pour ce dernier objectif que ce type de système a
toute sa place dans une opération Agrimieux comme la nôtre. En effet, en plus
de la limitation (le plus possible) du travail du sol, l’Agriculture de
Conservation prône la couverture systématique des sols (cipan) et la
restitution de tous les résidus de récolte à la surface du sol. Ainsi, on
augmente la
concentration de matière organique, dont le rôle sur la fertilité et la
structure des sols n’est plus à démontrer.
Et c’est là que l’on rejoint un
objectif inattendu ou du moins un dommage collatéral super positif, la
séquestration du carbone.
Le calcul est ma
foi simple :
Les sols
constituent au niveau mondial le premier stock de carbone biologique. En
captant du CO2 de l’air via la photosynthèse, une plante absorbe du carbone. Si
cette plante se décompose dans le sol, elle lui restitue son carbone sous forme
de matière organique. Le sol s’enrichit alors de carbone, et devient plus
fertile.
Si l’on augmentait ainsi la matière organique des sols
agricoles chaque année de quatre grammes de carbone pour mille grammes, on
serait capable de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre
produits par la planète en un an.
Les
scientifiques s’accordent pour dire que le potentiel de stockage est énorme.
L’agriculture constituerait un élément majeur de la solution climatique
mondiale.
Vue dans 4 pour 1000 : et si
la solution climat passait par les sols ?
CQFD,
même si l’agriculture de conservation n’est pas une universelle panacée, il lui
faut faire ses preuves sans glyphosate et dans les sols très hydromorphes, elle
mérite pour ses autres vertus que l’on s’y intéresse de très près.
La
restauration de la biodiversité (implantation de haies…) et la préservation des
prairies, abordées dans d’autres articles de notre blog, sont aussi bénéfiques
à la séquestration du carbone
N’hésitez
pas à contacter votre conseiller, il peut vous proposer des formations et/ou
des suivis spécifiques.
Bonne Seille
Claude Rettel - CDA 57
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire