Vous trouverez principalement dans ces pages des témoignages d'agriculteurs et parfois, aussi, ceux de leurs conseillers, impliqués comme eux dans des actions de préservation de la ressource en eau du bassin versant de la rivière Seille. Les pratiques évoluent. Notre objectif est de montrer les choix judicieux et les bons gestes accomplis dans les activités quotidiennes par ces hommes et femmes. Les élus locaux, comme les simples citoyens seront également associés à cette démarche. Il s'agit de relever un défi collectif : celui de diminuer concrètement et durablement l'impact sur l'environnement.

jeudi 4 janvier 2018

L'initiative 4 pour 1000 Késako ?


Travailler sur la fertilité de sols et piéger des gaz à effet de serre.

Depuis une vingtaine d’années, les Chambres d’Agriculture de notre secteur s’intéressent de près à ce que l’on appelait le semis direct sous couvert (SDSC). Au fils du temps, de la capitalisation des expériences et de la reconnaissance de ces systèmes de productions par la recherche, on nomme désormais cela l’agriculture de conservation (AC), pour son action sur la protection des sols agricoles.
Au départ, ces techniques étaient un bon moyen de limiter les coûts de production, en supprimant le travail du sol et la traction qui va avec. Puis il s’est avéré que l’on pouvait en retirer d’autres bénéfices comme la limitation de l’érosion ou, plus important pour notre balance azotée, l’amélioration de la fertilité des sols.
C’est pour ce dernier objectif que ce type de système a toute sa place dans une opération Agrimieux comme la nôtre. En effet, en plus de la limitation (le plus possible) du travail du sol, l’Agriculture de Conservation prône la couverture systématique des sols (cipan) et la restitution de tous les résidus de récolte à la surface du sol. Ainsi, on augmente la concentration de matière organique, dont le rôle sur la fertilité et la structure des sols n’est plus à démontrer.
Et c’est là que l’on rejoint un objectif inattendu ou du moins un dommage collatéral super positif, la séquestration du carbone.

Le calcul est ma foi simple :
Les sols constituent au niveau mondial le premier stock de carbone biologique. En captant du CO2 de l’air via la photosynthèse, une plante absorbe du carbone. Si cette plante se décompose dans le sol, elle lui restitue son carbone sous forme de matière organique. Le sol s’enrichit alors de carbone, et devient plus fertile.
Si l’on augmentait ainsi la matière organique des sols agricoles chaque année de quatre grammes de carbone pour mille grammes, on serait capable de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre produits par la planète en un an.
Les scientifiques s’accordent pour dire que le potentiel de stockage est énorme. L’agriculture constituerait un élément majeur de la solution climatique mondiale.
Vue dans 4 pour 1000 : et si la solution climat passait par les sols ?

CQFD, même si l’agriculture de conservation n’est pas une universelle panacée, il lui faut faire ses preuves sans glyphosate et dans les sols très hydromorphes, elle mérite pour ses autres vertus que l’on s’y intéresse de très près.
La restauration de la biodiversité (implantation de haies…) et la préservation des prairies, abordées dans d’autres articles de notre blog, sont aussi bénéfiques à la séquestration du carbone
N’hésitez pas à contacter votre conseiller, il peut vous proposer des formations et/ou des suivis spécifiques.

Bonne Seille

 Claude Rettel - CDA 57

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